L’année 2021 a été marquée par plusieurs inondations dramatiques :
- Dans le centre de l’Europe, principalement Allemagne et Belgique, plus de 200 morts,
- En Chine centrale en juillet, avec plus de 300 morts (nombre officiel de victimes),
- En Inde et au Népal, en octobre, avec plus de 200 morts,
- Au Canada, notamment la ville de Lytton qui avait déjà été pratiquement détruite par le feu lors de la canicule de l’été 2021, une seule victime, mais des milliers de personnes évacuées,
Une fois de plus, il faut rappeler les 2 défis extrêmement urgents que nous devons relever :
▶ La baisse de nos émissions de GES = atténuation,
▶ Préparer activement la résilience de nos sociétés = adaptation.
Le 1er point n’est pas ma spécialité, mais il me semble que la priorité devrait aller pour l’instant à la formation. Aucun changement n’est possible si l’on n’a pas compris le problème et ses ordres de grandeur. Par exemple en croyant que construire des gros 4×4 électriques résout en partie le problème de la mobilité… ce qui est totalement faux. Pour cela il y a de nombreux spécialistes bien plus compétents que moi, je citerai notamment Jean-Marc Jancovici et la fresque du climat, qui expliquent pourquoi cette formation (notamment des décideurs) est indispensable, pour ensuite appliquer les bonnes solutions d’atténuation.
Sur le 2nd point, la résilience est peut-être plus accessible qu’il n’y parait. Prenons l’exemple des inondations.
Les mesures « dures » de protection (barrages, digues etc), parfois nécessaires (Lacs de Seine par ex), montrent leur limites (risque d’effondrement de l’immense barrage de Luoyang en Chine). Et si, imaginons, nous pouvions construire des protections au niveau des crues décamillénales, leur impact environnemental serait presque certainement plus problématique pour nous à long terme que la solution qu’elles apportent contre les inondations.
Elles peuvent parfois s’envisager (après étude), mais elles ne suffisent pas.
Il reste donc les mesures « souples » d’adaptation, à savoir :
📣 l’anticipation et l’alerte, pour mettre en sécurité les personnes et les biens, indispensable pour toutes les mesures suivantes,
🏡 la protection au plus près des bâtiments pour les crues non morphogènes,
🏘 de nouvelles règles d’urbanisme (infiltration / villes « éponges », limiter voire réduire l’étalement urbain etc.),
⚠ 📣 l’évacuation lorsque les prévisions font état de risque de crue exceptionnelle avec menace sur les vies humaines.
Ces quelques mesures, toutes techniquement possibles aujourd’hui et qui existent d’ailleurs localement, permettraient – si elles étaient massivement mises en œuvre – de limiter considérablement le nombre de victimes et les dommages occasionnés par les nombreuses inondations peu intenses mais fréquentes.
Leur coût négligeable, au regard des risques évités, ne devrait pas être un obstacle. Il faut maintenant les faire connaitre.